«On ne vend pas des bières, on travaille au projet ! La création, ça doit prendre aux tripes, sinon le travail en pâtit.»
Plus de 30.000 clients et clientes font appel aux membres de la communauté Smart pour une prestation, une création, une production, une mission. Le volume de travail commandé par la clientèle est immense et pourtant, nous avons rarement l’occasion de les mettre en avant. Quels profils constituent cette clientèle? La plupart sont des particuliers ou des TPE à l’instar de Gilles Dej, CEO de Tchic Tchac, une entreprise de productions audiovisuelles. Nous lui avons tendu le micro pour connaître sa réalité de travail, sa relation avec Smart et les membres de sa communauté, et ce qu’il pense des services.
«Désolé, c’est un peu la course, on est en plein bouclage de deux documentaires. Vous voulez boire quelque chose?». Gilles Dej, il faut pouvoir le suivre, même quand il parle. Il exprime dix pensées là où le commun des mortels en aurait exposé une. Smart, il connait bien puisqu’il a été membre avant de lancer son entreprise Tchic Tchac en 2018 et devenir client de la coopérative.
Journaliste de formation, il touche à tous les métiers de la production audiovisuelle. Son moteur, c’est la création. Il a donc couplé créativité et savoir-faire technique en lançant Tchic Tchac en 2018, une petite entreprise de productions audiovisuelles qui propose des réalisations de documentaires ou d’émissions aux chaînes belges de télévision.
www.tchictchac.be
www.facebook.com/tchictchacprod
Gilles Dej
CEO de Tchic Tchac, production audiovisuelle
Client de la coopérative depuis 2018
Interview
Comment est né Tchic Tchac?
Avec mon associé de l’époque, on a pitché un projet d’émission à la RTBF à la sortie de nos études. Assez vite, on s’est rendu compte que ce serait plus simple et plus stimulant de pouvoir le réaliser dans un cadre qu’on maitrisait, avec une plus grande liberté. En créant Tchic Tchac, on s’offrait une liberté physique qui permet une toute autre dynamique que si on travaille chez le diffuseur. Et puis il y a une liberté de gestion aussi qui rend la créativité plus malléable. Dans les entreprises de grande taille, la structure et l’organigramme sont souvent beaucoup plus rigides. C’est une réalité que je ne critique pas du tout parce que c’est sans doute essentiel pour leur sécurité mais c’était important pour nous de travailler en décloisonnant les métiers et d’alléger les processus. Nous, on avait envie de pouvoir chipoter un peu à tout, pouvoir décider de ce qu’on allait déléguer et ce qu’on allait faire nous-mêmes.
Je dirai donc que c’est une idée de Liberté qui a précédé la naissance de Tchic Tchac. Et six ans plus tard, la boite s’est développée mais ça reste important pour moi d’avoir plusieurs casquettes, de faire encore parfois du montage ou de l’habillage.
«Smart s’est imposée comme une proposition naturelle.»
Comment a démarré ta relation avec Smart en tant que client?
Très vite après la création de la société et pour des raisons assez simples. On a commencé avec des petits projets et on avait besoin de travailler avec des métiers artistiques – des monteurs, chefs opérateurs, graphistes, étalonneurs, etc. – pour des missions extrêmement ciblées et très courtes. Et puis, quand on a 24 ans et qu’on démarre, gérer toute la lourdeur administrative que génère le fait d’engager quelqu’un via un secrétariat social pour 24 heures, c’est hyper compliqué.
Pour toutes ces raisons, Smart s’est imposée comme une proposition naturelle. Etant donné que j’avais pu travailler avec Smart quelques années auparavant en tant que pigiste et que j’avais été très content des services, je voyais mon intérêt mais aussi celui du travailleur de l’autre côté.
Pour les raisons que tu évoques, certain·es estiment que Smart participe à la flexibilisation du travail en permettant aux entreprises de se déresponsabiliser de leur rôle d’employeur. Qu’en penses-tu?
Il est important de nuancer le propos. De mon point de vue, cette situation peut être pertinente pour les grandes entreprises, mais elle ne l’est pas nécessairement pour les PME/TPE. Dans les plus petites structures, la fluctuation d’activité et la part d’imprévisible a forcément plus d’impact. Dans ce contexte, pour éviter des licenciements qui ont un coût humain et financier très important, les dirigeants cherchent souvent des projets pour pouvoir payer les salaires. D’une part c’est épuisant, et d’autre part cela peut conduire à des projets qui ne sont pas toujours de la meilleure qualité. Ce n’est pas une dynamique saine, en particulier dans les secteurs créatifs où on a une relation bien particulière à nos métiers. On ne vend pas des bières, on travaille au projet! La création, ça doit prendre aux tripes, sinon le travail en pâtit. Par exemple, si un journaliste ne souhaite pas travailler sur un sujet, quel choix reste-t-il? Le licencier? Le forcer à travailler sur un projet qu’il ne veut pas faire? Dans tous les cas, personne ne sera satisfait.
En revanche, c’est plus serein de savoir qu’on a la possibilité de lever le pied, de ralentir le rythme sans mettre personne en danger.
«La création, ça doit prendre aux tripes, sinon le travail en pâtit.»
As-tu de bonnes relations avec les membres de Smart?
J’ai mentionné tout à l’heure l’importance de la liberté dans mon travail mais j’ajouterais la fidélité. Je ne travaille pas avec des personnes parce qu’elles passent par Smart mais parce que j’aime travailler avec elles. Peu importe en fait qu’elles soient membres Smart ou indépendantes. Leur statut, c’est leur choix… je suis fidèle aux personnes.
Es-tu satisfait des services de Smart?
Oui, le suivi est très clair et efficace. Il y a une vérification de chaque côté entre Smart et Julie, mon assistante administrative. Donc il n’y a jamais d’erreur, c’est très rigoureux et précis et c’est assez rassurant de savoir que tout est carré de ce côté-là.
«Smart nous a accompagné pour nous aider à sortir la tête de l’eau»
Par ailleurs, je dois dire que je suis assez reconnaissant parce qu’il y a un an et demi on a eu une baisse d’activité avec une trésorerie plus compliquée et Smart nous a accompagné pour nous aider à sortir la tête de l’eau. On savait que ce serait l’histoire de quelques mois mais, malgré tout, c’était très serein et positif de pouvoir avancer ensemble et nous autoriser à étaler nos payements. Et c’est vrai que dans ce cas-là, pour rebondir sur ce que je disais juste avant, c’est plus simple de discuter avec un seul interlocuteur que de négocier avec pleins d’indépendants pour échelonner un tas de petites factures. Pour ça, je remercie Smart qui nous a vraiment fait confiance.