« Je trouve chouette de fédérer des entités internationales au départ autour de l’accompagnement des artistes, en dépassant les frontières », Luis Pôlet, administrateur chez Smart
Du 21 au 23 novembre, un séminaire international a été organisé dans les locaux de Smart à Bruxelles. Objectifs ? Rencontrer, échanger, travailler avec nos partenaires européens. C’est à travers l’interview d’un sociétaire administrateur, Luis Pôlet, que nous vous relatons ce moment.
Luis Pôlet, 37 ans, est artiste peintre. Il est membre de Smart depuis 15 ans et a été élu administrateur au sein du conseil d’administration lors de la dernière assemblée générale de la coopérative en juin 2022. Un engagement qu’il explique encore aujourd’hui avec le sourire aux lèvres : « au départ, sans raconter toute l’histoire… j’étais dans un café en train de discuter avec un ami sur la réalité de notre engagement dans la société. À partir d’un certain âge, on nous propose des responsabilités, que l’on accepte ou que l’on refuse : comment, pourquoi on s’engage ? Quid de la vie sociale si on s’implique ? ». Après cette discussion, Luis s’est rendu compte que son quotidien était en grande partie lié à Smart. Poser sa candidature comme administrateur prenait donc tout son sens.
« En démarrant cette nouvelle fonction, on te donne plein d’informations d’un coup, ce n’est pas facile, cela demande du temps et pas mal d’investissement », poursuit Luis. Pourtant, à peine le costume de nouvel administrateur endossé, Luis décide d’intégrer la « commission internationale » dont l’objectif est de « préparer les décisions que le CA sera amené à prendre concernant l’international », explique-t-il. S’ensuit alors un débriefing à distance, de la lecture de nombreux documents (chiffres, analyses, etc.) que Luis n’a pas l’habitude d’éplucher. Objectif ? Mieux appréhender la situation de Smart en Europe. Et à peine le temps d’intégrer les informations que le séminaire international est lancé.
Un séminaire international pour plonger dans la réalité des partenaires européens
Durant trois jours, les partenaires (Smart Italie, Espagne, Suède, Allemagne, Pays-Bas et Autriche) se sont rencontrés, ont discuté et travaillé autour de sujets communs comme la formation, l’informatique ou encore nos modèles économiques. Un séminaire auquel Luis a participé : « J’ai été présent à deux temps en particulier dont un où chaque pays présentait ses atouts, ses difficultés, ses avancements. C’était super intéressant de les entendre exposer tout ça, […], par la richesse des personnes derrière chaque pays, par le fait qu’il y a quelque chose de commun : la volonté de prendre soin des membres, de les accompagner, en prolongeant l’idéal de la Société Mutuelle pour les Artistes. Je trouve chouette de fédérer des entités internationales au départ autour de l’accompagnement des artistes, en dépassant les frontières ».
Un séminaire qui a aussi fait prendre conscience à Luis des limites actuelles de son implication au sein de la commission internationale : « Cet évènement me donne une meilleure idée du travail admirable fait par la coopérative dans la préparation des dossiers nécessaires aux administrateurs pour qu’ils se construisent un avis, pour avoir une opinion. Je comprends mieux les limites de mes capacités dans la prise de décision. Ce que je vois maintenant, c’est que d’ici environ un an, je serai en mesure de faire des propositions concrètes. Je pense que c’est le temps qu’il me faudra pour y voir clair ».
Des opportunités à faire connaître
C’est finalement bien le cœur de notre démarche au sein de la coopérative ; celle de placer les membres au centre de nos actions. Et Luis de s’exprimer avec sa casquette de sociétaire actif de Smart : « Mes collègues de la coopérative doivent comprendre qu’ils ne sont pas seuls ; que l’idée d’une vision commune, c’est-à-dire l’autonomisation du travail et la protection sociale des travailleurs et travailleuses, déborde largement les frontières de la Belgique ». Selon Luis, la première chose à faire est évidente, « il faut informer des opportunités créées par une Fédération internationale. Si tu as un problème, tu peux contacter le bureau Smart du pays dans lequel tu dois te rendre. »
Et de conclure sur un aspect très concret : « C’est génial de se dire, comme ici, à la KOP à Bruxelles, tu vas dans un bureau Smart, mettons Berlin par exemple, tu sais que tu peux te poser dans le bureau, imprimer un A3 en couleur, prendre un café sans problème. C’est incroyable ! ».
Mieux s’imprégner des réalités de chacun·e
Si Luis déclare recevoir beaucoup d’informations nouvelles et se laisser un an pour prendre sa place, il pense déjà malgré tout au futur : « Pour les prochaines années, je souhaiterais que plus de temps soit consacré aux contacts avec la commission internationale du CA : mieux s’imprégner des réalités. Trois jours, c’est court. Je suis certain que les équipes mutualisées des différents Smart en Europe et les membres ont envie de faire plus de choses en commun. Il faudrait mettre en place quelque chose qui leur permette d’aller plus loin, que cela les motive, les pousse, leur donne envie : j’ai senti une belle dynamique en plus. Je suis sûr que cela apportera beaucoup de choses comme celles de partager des difficultés mais aussi et surtout, la façon différente qu’on a d’aborder les problèmes ».
Et de réfléchir aussi à la manière dont Smart Belgique peut accompagner ses partenaires : « Au-delà de l’appui financier, pour le personnel des structures Smart, on pourrait proposer des formations, des mises au vert, des animations sur les logiques économiques propres à chaque pays, mais partageables. La Belgique agirait plus comme promoteur en mode rhizome que comme le détenteur d’un savoir centralisé ».