Sauver le Nova: l’écran alternatif de Bruxelles

Un oeil sur le monde

À Bruxelles, le cinéma Nova propose sa différence et sa programmation étonnante depuis 1997.

Il permet à son public de découvrir des trésors oubliés, des films qui avaient été peu ou mal distribués, des raretés exhumées des collections privées ou publiques, des documentaires, des films cultes de toutes époques et de toutes sensibilités… en les groupant souvent par thématique ou autour d’un événement ponctuel. Bref, c’est un cinéma hors-normes, constitué sur une asbl, et conservé dans l’authenticité de ses murs qui ont tout vu, tout vécu, protégeant un public exigeant et avide de surprises.

Un cycle consacré aux films psychédéliques des années 1970, à la naissance et à la petite enfance, à la censure, à la bruxellisation en architecture, aux thèmes queer ou à la fluidité des genres, au cinéma libanais, à Jean-Pierre Mocky, au sci-fi kitsch, ou aux carnavals du monde entier? Inutile de chercher ailleurs à Bruxelles, depuis 27 ans c’est forcément au Nova et c’est forcément passionnant. On aime son décor brut, on aime son esprit, on aime sa sélection.

La fierté de l’intégrité

Mais -par définition- c’est le contraire du modèle qui rapporte et qui profite: pas de nouvelles sorties tonitruantes, pas d’allégeance aux gros distributeurs, pas d’accords avec les plateformes, ni de frais énormes dans des gadgets de confort inutile… le Nova, c’est aussi la fierté de l’intégrité. Or l’intégrité, c’est plaisant pour le public mais ça ne sécurise pas le projet, surtout quand approche une fin de bail au printemps prochain: depuis ses débuts le Nova est locataire et pas propriétaire. Aujourd’hui, il est donc menacé de disparaître ou de déménager, car le loyer passerait d’un coup de 10.000 à 64.000€ par an. Totalement impayable pour l’association sans but lucratif qui fait tourner ce lieu culturel. Fin de bail en mars 2024, alors c’était la dernière séance? Pas du tout, mais c’est à nous toutes et tous d’agir avant le 31/03.

La solution: un bail emphytéotique de 68 ans à conclure avec les Galeries Royales Saint Hubert. Donc payer 68 ans de loyer et de frais de gestion d’avance, récoltés en collectivité. Avec vous, avec son public, et aussi… avec la coopérative Smart qui a décidé de s’impliquer dans l’opération de sauvetage.

Faire durer le Nova jusqu’en 2092

Il existe deux niveaux de participation, à 50€ ou à 1000€. Smart s’est déjà engagée pour une part à mille, c’est un début et pas nécessairement la fin du calcul. Le cinéma Nova a besoin de 794.000€ pour assurer son futur, et en a déjà réuni 729.000 au moment d’écrire ces lignes. C’est énorme, mais ce n’est pas assez et il ne reste que quelques semaines pour relever le défi incroyable de faire durer le Nova jusqu’en 2092.

www.supernova.coop
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