À la rencontre de Geoffrey Bravin, conseiller à Mons

Smart et moi

Geoffrey, il est toujours flanqué d’un sourire jusqu’aux oreilles et il termine systématiquement ses mails en souhaitant «une toute bonne journée» à ses interlocuteur·ices.

Ce tout juste quarantenaire jovial, diplômé en philosophie et en électromécanique, est aussi enseignant en promotion sociale. Conseiller Smart à Mons depuis 2010, il a fait une pause de sept ans vers d’autres horizons avant de revenir endosser le costume de conseiller en janvier 2023.

La polyvalence du métier de conseiller

Selon Geoffrey, son job c’est faire énormément de choses différentes qui nécessitent de la polyvalence. «On accompagne les gens, on doit être à l’écoute, comprendre, savoir prendre du recul sur les choses. Il faut être clair, précis, concis, pédagogue aussi puisqu’on donne des sessions d’infos, on intervient dans des événements… c’est vraiment un métier complet». Évidemment, comme dans tout métier, il y a un tableau plus sombre «toute la partie administrative, validation et vérification de documents, c’est assez pénible…» mais toujours optimiste, Geoffrey: «enfin je veux dire que ce n’est pas le plus fun, quoi». Lui, ce qui le fait vibrer, c’est la diversité des activités professionnelles, des questions qui émergent, des degrés de maturité des projets mais aussi «la possibilité de s’impliquer dans plein de choses en interne et ça c’est très chouette par rapport à la boîte».

Avec à peu près 150 Unités de Production* dans son giron, il jongle entre l’accompagnement des artistes, des métiers techniques liés à l’artistique mais aussi des psychologues ou des masseur·ses.  Et, quel que soit le secteur, c’est l’échange et le contact qu’il privilégie. «J’aime discuter avec les gens, voir ce qu’ils font, ce qu’ils apprennent, découvrir des métiers que je ne connais pas… même si ça peut aussi te donner des envies et te faire penser Mais qu’est-ce que je fais là». Et il rit fort.

*NDLR: Au sein de l’entreprise partagée Smart, l’Unité de Production désigne l’unité économique autonome qui permet de développer son activité économique propre.

 

Un brin de nostalgie

Les activités artistiques, c’est beaucoup plus son truc et «c’est sans doute historique». Dans sa première vie chez Smart, il était régulièrement invité pour aller voir des expos ou des concerts de membres. «C’était super comme ambiance de travail à ce niveau-là. C’est un peu moins le cas maintenant mais je ne sais pas si c’est parce que j’ai changé… c’est possible, quarante balais, moins de temps à accorder aux sorties, tout ça. Ou alors c’est la manière de travailler qui a changé, c’est possible aussi».

 

La grande équipe du Hainaut

«Hyper dynamique!»: Geoffrey n’a pas hésité quand on lui a demandé ce qu’il pensait de son équipe. «On est trois à Mons mais je considère plutôt mon équipe comme l’équipe Hainaut (NDLR: bureaux de Mons, Charleroi et Tournai). On organise des réunions trimestrielles, on échange beaucoup sur Teams, on est quand même fort liés et comme on a un système de back up sur le Hainaut, on est beaucoup en contact». Au-delà des temps de travail, les amitiés se sont forgées et il chérit cette dynamique-là: «Nat, je la connais depuis 2010 et même quand je ne bossais plus chez Smart je passais dire bonjour au bureau. Oli, qui ne travaille plus là, est venu à mon anniversaire la semaine passée. Donc on a vraiment des contacts très proches sur Mons… et après, Damien (NDLR: du bureau de Charleroi) qui est en train de construire sa maison, ben je suis allé le voir et je lui ai donné un coup de main pour son élec’… il y a un côté un peu familial.»

 

L’aide et l’entre-aide

Sa mission première chez Smart, il considère que c’est «aider, au sens large. Aider à la fois à l’utilisation et la compréhension des outils et du modèle Smart mais on va beaucoup plus loin aussi dans l’aide qu’on peut apporter sur les questions de statut, de chômage, de fonctionnement et de développement économique. On doit permettre aux membres de travailler le plus librement possible». Geoffrey a aussi un souhait, celui de pouvoir développer l’implication des membres dans l’entreprise partagée et son aspect coopératif. «C’est assez récent finalement qu’on soit une coopérative avec des moments ou des lieux où les membres peuvent s’approprier leur coopérative. Mais 90% des membres viennent ici pour le service de facturation et ça semble difficile à changer». Entendez-vous l’appel?

 

La joie des membres

En huit ans d’exercice, il a pu récolter souvenirs et anecdotes amusantes comme lorsque le téléphone sonne pour prendre rendez-vous afin d’effectuer l’entretien d’une voiture Smart. Mais ce qui rend ses souvenirs précieux, c’est lorsqu’ils sont «liés à la joie des membres». Il nous raconte par exemple cette histoire «d’un gars, un pianiste, revenu du Canada après y avoir vécu longtemps – il avait eu une fille là-bas. Et puis il est revenu en Belgique et il avait perdu tous ses droits. Il a débarqué chez Smart en demandant de l’aide.  On a bossé ensemble pendant trois ou quatre ans et il a finalement récupéré ses droits sociaux, il a obtenu le statut d’artiste… et plusieurs fois il m’a dit Franchement, je ne sais pas ce que j’aurais fait si tu n’avais pas été là, je te remercie. Enfin voilà, c’est la reconnaissance aussi qui fait vraiment plaisir».

 

Smart, c’est un projet qui…

«Qui en vaut la peine. C’est un projet qui a le mérite d’exister. Au fil des années et des accompagnements, tu te dis qu’il y a des gens qui ne seraient pas là où ils sont sans Smart. En termes de liberté, pouvoir se dire je veux essayer quelque chose, tenter… ou faire ce que j’ai envie de faire, si tu n’as pas des structures comme Smart, c’est pratiquement impossible ou très difficile de le faire. Ça écrit de belles histoires».

 

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