À la rencontre de Mounia Miri, conseillère dans l’équipe Yellow (Bruxelles)

Smart et moi

Mounia, c’est une personne qui donne. Elle offre son sourire, son temps, ses conseils, sa zen attitude et sa gentillesse tout le temps et par tous les temps.

Son arrivée chez Smart en 2011 a de quoi faire sourire car elle est tombée par hasard sur une offre d’emploi alors qu’elle cherchait plus d’informations sur une de ces petites voitures pratiques en ville dont la marque porte le même nom. Bien avant ça, elle avait fait des études pour devenir secrétaire de direction avant de réaliser que c’était difficile pour elle d’être «confrontée à une seule personne, gérer des deadlines et passer la journée derrière un ordi.» Alors elle a travaillé quelques années dans le duty free shop de l’aéroport qui l’avait d’abord engagée pour un job étudiant. Le contact avec des personnes du monde entier, ça lui plaisait beaucoup. Les horaires coupés, un peu moins. Tout terrain (à l’inverse des voitures Smart), elle a travaillé ensuite pour la banque de la poste jusqu’à ce que «au bout de deux ou trois ans, je me suis rendu compte que travailler pour des produits bancaires, éthiquement, ce n’était pas trop mon truc.» La petite annonce en 2011 lui fait de l’œil: «Il y avait le côté humain, être à l’écoute, accueillant, trouver des solutions, etc. et c’est tout ça qui m’a tenté». Heureux hasard automobile.

Une équipe de généralistes

Quand, comme Mounia et l’ensemble des conseiller·es, vous êtes mandaté·es pour accompagner une centaine d’Unités de Production* avec lesquelles vous avez au moins un contact par mois…

Quand, parmi ces projets vous retrouvez une diversité de métiers comme des photographes, des webdesigners, des web développeurs, des coachs en développement personnel ou des professeurs de yoga…

Forcément, vous ne pouvez pas être spécialiste en codage web pour l’un et en yoga pour l’autre. «Notre mission, c’est faciliter la compréhension de nos outils pour que la personne puisse travailler en toute sérénité. On aide les gens à être autonomes tout en sachant qu’ils ont quelqu’un derrière eux pour les accompagner si besoin.» Et quelques fois, les besoins sont spécifiques. Très spécifiques. Ils peuvent être liés à une réalité professionnelle, une contrainte personnelle, des règles sociales, etc. Parce que le monde du travail, à l’image de nos existences, est sans cesse en mouvement. «Nous, on est des généralistes et on a des pôles autour de nous pour nous soutenir comme l’équipe juridique ou la DOP (NDLR: Direction Opérationnelle). Et puis on apprend sur le tas en fonction des retours et des questions de nos utilisateurs».

*NDLR: Au sein de l’entreprise partagée Smart, l’Unité de Production désigne l’unité économique autonome qui permet de développer son activité économique propre.

Des liens familiers

Quand on partage une entreprise à plusieurs milliers, on peut facilement imaginer que dans le lot il y ait des personnalités plus difficiles, moins consensuelles, qui oublient les formes parce qu’elles payent un service. Mais pour Mounia, soit elle est très chanceuse et n’y est pas confrontée, soit c’est quelque chose qu’elle ne perçoit pas. «Il y en a des [des membres] plus difficiles mais tu arrives quand même toujours à trouver un terrain d’entente. Et pour la majorité, c’est super. Tu sais, il y a un tutoiement aussi que je n’ai pas connu dans d’autres boites. C’est assez sympa, ça met tout le monde à l’aise et j’ai le sentiment que la personne se sent plus libre de poser ses questions sans se sentir jugée. Bon, on reste quand même professionnels dans nos mails mais il y a ce côté… je ne sais pas comment dire… tu vois, quelqu’un qui t’écrit Salut Mounia, comment ça va? Comment se sont passées tes vacances? J’espère que tu as passé un bel été… Tu vois?» dit-elle en soutenant le regard, en souriant haut et en gesticulant ses mains. Oui, Mounia, on voit très bien. C’est aussi ça la culture de notre entreprise partagée: la familiarité.

La communication pour clarifier

On l’a dit, Mounia elle est disponible, elle tutoie, elle va parfois voir des expos des membres dont elle suit les Activités et elle est naturellement familière. Alors on lui a demandé sa recette pour marquer la frontière entre vie professionnelle et personnelle: «Je pense que la force d’une gestion optimale, c’est la communication. Si tu communiques bien avec la personne, que tu lui dis que son mail a été bien reçu et qu’il sera traité dans les 48h, il ne va pas te harceler au téléphone, sur WhatsApp ou Facebook… enfin moi ça ne m’est jamais arrivé et je pense que ce qui m’aide, c’est d’être claire.»

De la patience exemplaire

«L’humain, ça me passionne.» Il est là le moteur de Mounia: rencontrer des personnalités et leurs projets, apprivoiser l’Autre pour l’accompagner au mieux, «aider la personne à se lancer et à avoir confiance en elle». Pour cela, il en faut de la patience mais Mounia est très bien équipée. D’ailleurs, quand on lui pose la question de savoir si on lui a déjà demandé quelque chose d’un peu farfelu, on l’interrompt. On est là, à se parler, elle équipée d’un micro-cravate et alors qu’elle fait une moue qui signifie Je réfléchis, un homme l’interrompt sans avoir aucunement le sentiment de déranger Je peux vous poser une question? Et le plus calmement et poliment du monde, elle lui répond «Je suis un petit peu occupée mais je viens vous voir quand j’ai terminé». Patiente, on vous dit.

Vive les coop!

Son souhait pour Smart? Que davantage de personnes s’impliquent dans le projet ou s’en inspirent pour créer d’autres modèles de coopératives. «Il faudrait aussi que plus de personnes sachent que Smart existe parce que ça pourrait servir un tas de gens…».

Fin d’interview, Mounia se dirige vers l’homme qui l’avait interpellée avec son immense sourire: «Vous aviez une question monsieur?».

 

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