Rapport d’activité 2022 – Derrière les chiffres, des projets

Témoignages

200 de plus! Sur ces 5 dernières années, le nombre d’Activités* Smart qui génèrent plus de 50.000€ de chiffre d’affaires par an est passé de 250 à plus de 450. Une augmentation de 80% donc. Au-delà du contexte économique général, cette forte progression démontre avant tout que l’entreprise partagée – plus robuste dans les tempêtes et les crises récentes – est un modèle qui séduit de plus en plus de professionnel·les.

Qui sont ces personnes qui font le choix renouvelé de la solution coopérative plutôt que de créer leur propre entreprise individuelle? Quels avantages et quelles limites y voient-elles?
Éléments de réponse avec Nicolas Belayew, membre de Smart depuis 2007.

Après avoir finalisé sa licence en communication à l’UCL, Nicolas s’est spécialisé en communication visuelle à l’école de recherche graphique (ERG). Il a travaillé ensuite pendant un an dans un centre culturel bruxellois et s’est rapidement heurté à la question du sens au travail. En organisant parallèlement des événements «pour développer des pratiques personnelles mais aussi susciter des rencontres et des échanges artistiques», le désir de travailler en freelance est assez vite apparu. «À ce moment-là, l’outil Activité* de Smart a été très évident comme manière de faire, car ça minimisait la prise de risque. J’ai commencé alors à bosser principalement comme graphiste, développeur web et illustrateur.» Il travaille seul pendant quelques années et lance ensuite un collectif d’artistes en sérigraphie en parallèle, toujours avec les outils Smart.

Aujourd’hui, Nicolas Belayew a plusieurs projets professionnels hébergés au sein de la coopérative dont certains en collaboration avec d’autres membres.

Travailler avec Smart: confortable

C’est à Charleroi, dans son lumineux atelier Pierre Papier Studio qu’il nous reçoit. À la question “Pourquoi Smart?” il répond sans hésitation: «Quand les choses ont un peu grossi, je me suis posé la question de me mettre indépendant ou de monter ma société mais ma compagne est indépendante et on ne voulait pas être tous les deux sous le même statut. Une autre raison c’est que je trouve ça finalement assez confortable de travailler avec Smart. Une des choses qui fait que j’y suis resté aussi, c’est au niveau humain. Ici à Charleroi, on a une super équipe qui est vraiment innovante, très à l’écoute et qui connait bien mes activités professionnelles. Ça permet d’avoir un véritable accompagnement et de ne pas être tout seul.» Nicolas Belayew avance par ailleurs un argument de valeur: «Il y a aussi quelque chose de plus philosophique, de plus macro: je ne me reconnais pas vraiment dans le modèle plus libéral de l’entrepreneuriat où le but est d’en tirer le plus possible à soi. Je trouve que dans le modèle coopératif – et même si cette coopérative n’est pas parfaite – j’aide d’autres à développer leurs activités professionnelles et ça me semble correspondre à une vision plus vertueuse de ce que peut être entreprendre.»

 

Les réalités de l’univers business

Avec une limite selon lui, même s’il précise qu’elle est surmontable (la preuve après plus de quinze ans chez Smart), c’est que le modèle hérité du monde associatif n’est pas toujours compatible avec les réalités de l’univers business auxquelles il est confronté. «Il y a un mythe à casser sur ce qu’est être artiste et il y a parfois une série de clichés qui collent à la peau quand on est chez Smart. Or, on est extrêmement organisés, parfois plus exigeants que nos clients eux-mêmes. On passe notre temps à régler des détails typographiques dans des publications que l’on met en page pour que tout soit parfait et donc on aime aussi que ce soit pareil dans la gestion de notre entreprise. Le fait d’être dans une coopérative qui corresponde à nos valeurs ne doit pas être un frein au développement de nos activités professionnelles.»

Et pour que ce ne soit pas le cas, Nicolas Belayew a plein d’idées qu’il diffuse au sein d’un SmartLab** spécialement dédié aux Activités stables et mûres économiquement.
Initier des collaborations dans un cadre connu fait sans nul doute partie aussi des avantages de la coopérative. Nicolas Belayew fait d’ailleurs très souvent appel à d’autres membres Smart pour l’exécution de ses projets. Des graphistes, des développeur·euses web, des designer·euses d’interfaces web, des illustrateur·ices et même une jobiste étudiante: les profils recherchés sont nombreux. «On est au front de la relation client pour faire rentrer de l’argent mais après, on dispatche beaucoup de boulot en fait.»

 

La coopérative, un choix philosophique

Et pour conclure, il affirme: «Je dirais que le choix philosophique, les habitudes et la moindre charge mentale fiscale ou comptable sont les trois grandes raisons qui poussent à rester chez Smart.»

 

 

* Une Activité Smart est une unité de production (d’une seule ou plusieurs personnes membres de la coopérative) développée à l’intérieur de l’entreprise Smart et sécurisée par son cadre économique global. Elle permet de travailler, d’employer, de gérer ses frais matériels, et donc de produire sa vie professionnelle.

** Depuis 2022 les SmartLabs sont la mise en œuvre pratique de choix théoriques faits au cours des dernières années par les sociétaires de Smart. Ces laboratoires, sous forme de tables rondes, réunissent des membres qui ont des intérêts communs et l’envie d’agir ensemble pour coproduire, à leur échelle, l’aboutissement dans la coopérative d’un projet porteur de sens et de valeurs.

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