Dans la coop, par définition on parle beaucoup ensemble pour réinventer l’entreprise, imaginer notre futur collectif et tous les visages du travail. Transformer ces idées en actes est un objectif permanent, pour passer des concepts aux faits concrets. En septembre 2022, le pôle Vie Coopérative de Smart n’y a pas échappé en lançant les SmartLabs. Issus de plusieurs cycles de groupes de travail thématiques, ces laboratoires de mise en pratique sont menés par et pour les membres.
Marcella Militello
Membre de l’équipe mutualisée depuis 2016, Marcella est en charge du processus et veille à ce que la mayonnaise prenne, et que tous les avantages soient perceptibles. «À travers cette dynamique de mise en réseau, il y a un sentiment de solitude face à certaines difficultés qui s’évapore. Et après cette première étape d’accompagnement entre pairs pour surmonter des obstacles identifiés, les bénéfices en termes d’apprentissage, d’échange, de créativité, de plaidoyer, etc. sont immenses! On touche vraiment au cœur du projet coopératif. Qui de mieux placés que les membres pour faire émerger des synergies et impulser des projets au sein de la coopérative?»
David Lecocq
Membre de Smart depuis 2006 et sculpteur-bijoutier-fondeur, avant d’enseigner et transmettre son savoir-faire, David Lecocq a longtemps travaillé comme sculpteur de décors pour des parcs d’attraction. Pourtant depuis toujours sa vraie passion concerne des objets de très petite taille: les bijoux imaginés autour de ressources médiévales scandinaves. Son talent à lui c’est de recréer des chefs-d’œuvre issus de fouilles archéologiques, avec un amour particulier pour la période de 750 à 1050. Pièces de bronze, argentées ou dorées, parfois incrustées de pierres ou de résine pigmentée. «Des copains ont vu ce que je faisais, m’en ont commandé et c’est comme ça que ça a vraiment démarré il y a quatre ans. J’ai eu des commandes pour des musées et ça m’a ouvert à d’autres clients.»
En 2022, David a entendu parler des SmartLabs et a décidé d’en créer un spécialement dédié à toutes les professions complémentaires qui entourent son travail. Sculpture sur cire, moulage et fonderie, soudure… les talents qui gravitent chez Smart autour de la création d’objets ne manquent pas. «Il y en a qui travaillent le tissu, le plastique, le verre… il y a tellement de savoir-faire différents qu’on peut s’apporter des idées mutuellement et échanger nos techniques. Moi par exemple, je cherche des gens capables de faire de la petite soudure et des émailleurs.
Mais oser mettre ses créations en valeur est aussi un travail en soi, un talent distinct: «Je n’ai pas de packaging, pas de stratégie marketing. Et quand je vois des concurrents qui font trois bijoux et qu’ils les vendent dans des superbes boîtes… Moi j’ai dix mille pièces différentes mais je n’ai rien d’autre !» Penser collectif et diversité des compétences: il est là, tout l’intérêt de ce SmartLab. Agréger les expériences, avancer ensemble sur un résultat plus complet.
Olivia Duhamel
Bon exemple: parmi les personnes qui s’y sont regroupées aujourd’hui, il y a Olivia Duhamel qui est membre Smart depuis trois ans. Graphiste de profession, elle anime beaucoup d’ateliers pour enfants et fait partie d’un collectif d’artistes (le collectif Garage). «J’ai aussi envie d’entamer une formation dans le bijou, j’ai une affinité avec les petits objets et les bijoux singulièrement. Quand j’ai vu la proposition du SmartLab de David, je me suis dit que c’était vraiment bien parce que je veux voir dans quoi je mets les pieds avant de faire une formation, échanger avec des professionnels du secteur et moi je pouvais apporter des choses en échange. Avec David, on n’est pas loin géographiquement (NDLR : ils vivent tous deux à Tournai) et on s’est dit que je pouvais l’aider à concevoir un packaging pour ses bijoux, lui montrer toutes les possibilités et en échange je peux observer son travail, comprendre ses techniques et voir la réalité du métier.»
SmartLab, une logique d’ouverture
Un SmartLab dédié pour échanger des techniques, initier des collaborations, s’inspirer et s’entraider. Un SmartLab pour aller plus loin ensemble, mais dans une vision commune : la reconnaissance professionnelle. Or, ici comme ailleurs, tout travail mérite salaire donc la rémunération se fait soit par transfert de budgets entre Activités, soit via un contrat de travail, ou encore à travers un partage de savoirs.
Enthousiaste, David conclut: «J’ai travaillé pendant 14 ans dans mon petit atelier sans m’ouvrir aux autres. Aujourd’hui je fais des démonstrations dans des musées et ce SmartLab s’inscrit aussi dans une logique d’ouverture.»
