À la découverte de Sarah, conseillère à Gand et Anvers

Smart et moi

Sarah, elle est tombée dans le chaudron de l’enthousiasme quand elle était petite. D’ailleurs, elle en déborde au moment de démarrer cette interview. À tel point qu’on se laisse happer par son récit et son débit de parole. Ce n’est qu’après un long temps d’échange que nous réalisons qu’elle ne s’est pas encore présentée – reprenons.

À 34 ans, Sarah a déjà un illustre parcours derrière elle. Après des études d’histoire à l’Université de Gand, elle a consacré trois ans à des recherches patrimoniales en musique classique pour le conservatoire d’Anvers. Un domaine captivant, mais «au bout d’un moment, j’ai senti que j’avais besoin de davantage de contacts sociaux. Car je suis vraiment quelqu’un de très sociable.» On confirme. Elle se lance alors dans des études en gestion artistique et culturelle et atterrit ensuite dans le milieu des ressources humaines. Après quelques détours professionnels – notamment un passage chez Colruyt – elle décroche un poste au KVS, le théâtre royal de Flandre à Bruxelles. C’est là qu’une amie chez Randstad lui annonce avoir «quelque chose pour elle». C’est ainsi que Sarah est arrivée chez Smart début septembre 2021. Trois ans plus tard, son enthousiasme est intact: «j’ai de chouettes collègues et de bons contacts avec les membres de Smart».

Chaque journée, différente et passionnante

Quand on demande à Sarah en quoi consiste son travail, la réponse fuse: «Chaque journée est différente. On conseille les membres par rapport au projet qu’ils et elles veulent lancer. Parfois, ça part de rien; d’autres fois il y a déjà un solide bagage. C’est vraiment captivant, car on découvre chaque jour une histoire différente.» La fonction implique aussi une grande part de travail administratif, «on montre aux gens comment utiliser nos outils. On les accompagne, on ouvre des Unités de Production*. On passe beaucoup de temps au téléphone. Les discussions sont parfois très courtes, parfois très longues. Ça dépend du besoin. Chaque projet et chaque personne sont différents. C’est ce qui rend ce travail unique. Et tellement passionnant!» Et d’ajouter en riant: «Ma journée type est tout simplement chaotique… mais peut-être est-ce par ce que je le suis un peu moi-même.»

* NDLR: au sein de l’entreprise partagée Smart, l’Unité de Production désigne l’unité économique autonome qui permet de développer son activité économique propre.

Une philosophie de travail centrée sur l’humain

Lors de son entretien d’embauche, c’est la diversité de la fonction qui l’a convaincue. «À l’époque, ma collègue Barbara avait attiré mon attention en me disant que chaque journée était différente – et elle avait entièrement raison!”. La complémentarité et la solidarité de l’équipe n’est pas en reste: “Le téléphone, ce n’est pas trop mon truc. Je préfère avoir la personne en face de moi pour pouvoir tout lui expliquer par tous les moyens possibles. Barbara, elle, s’occupe volontiers du téléphone mais moins des sessions d’information sur place, donc nous sommes complémentaires. Elle est super patiente et moi il faut croire que j’aime bien donner cours.»

Si Sarah adore donner les sessions d’information aux personnes qui souhaitent rejoindre la coopérative, c’est avant tout parce qu’elle y rencontre des personnes passionnées et leur créativité à travers un tas d’idées nouvelles. Elles ne demandent qu’à se lancer, mais dans un cadre sécurisé. «J’ai beaucoup de sympathie pour elles. Smart a l’avantage de ne pas avoir d’objectif commercial. C’est quelque chose que j’aime expliquer: nous sommes une coopérative au sein de laquelle tout le monde peut entrer en relation avec tout le monde. Et nous ne travaillons pas au rendement.»

Ses yeux pétillent quand elle nous explique à quel point elle adore comprendre les besoins d’une personne et les anticiper. Sarahs’implique dans les projets professionnels et dans la relation avec les membres: «Nouer des liens est tellement important. Il ne faut jamais l’oublier. Ils se tissent à travers les réponses à leurs mails où on s’efforce de répondre le mieux possible à leurs questions. Et puis en retour, on reçoit énormément.”»

De l’informatique au coaching sportif, en passant par la conception de toilettes pour femmes

Si son travail est varié, les profils des membres et leurs métiers le sont aussi. «Cela va de la psychologie jusqu’aux arts visuels, la production musicale, le coaching sportif, l’informatique… Il y a aussi un nombre incroyable de profs de yoga en Flandre! Nous avons également des artistes de cirque et beaucoup de métiers de la création. Des traductrices et traducteurs, des interprètes, des journalistes… et des doulas!»

Suit-elle un projet plus atypique? En ce moment, Sarah accompagne une membre qui conçoit des urinoirs pour femmes. «Ça s’appelle Misswiz. J’ai trouvé ça génial! Elle m’a expliqué qu’elle avait des difficultés à fixer ses tarifs et à négocier avec sa clientèle. Dans ce cas, j’essaye toujours de me baser sur ma propre expérience pour donner des conseils sur ce qu’il faut inclure dans le prix.»

Au total, Sarah accompagne 300 Unités de Production, «mais il y a pas mal d’activités dormantes parmi celles-ci dont on n’entend pas beaucoup parler. Si on compte uniquement les Unités de Production qui sont en fonctionnement, on arrive à la moitié environ.» Une chose est sûre: c’est sportif.

Sarah se fait aussi un plaisir d’aider les expats. «Cela doit être frustrant d’arriver dans un pays et de ne pas savoir quelles sont les règles du jeu ni comment élaborer un contrat.» Ou les étudiant·es qui au départ ne connaissent pas grand-chose aux obligations administratives, «même pas à quoi ressemble une fiche de paie, ni la différence entre un montant facturé et un salaire brut ou net. On est là pour leur expliquer.»

La clé du succès?

Guider les membres aux mieux, dans tous les domaines.» Mais il y a toujours des choses qui nous échappent. «Au début, on leur donne toutes les informations nécessaires. Mais une partie s’oublie avec le temps, c’est normal. Je le leur rappelle toujours. Je leur propose en général de m’envoyer la liste de leurs questions, auxquelles j’essaye de répondre au plus vite.» Enthousiaste et pédagogue, Sarah!

…et empathique! «Les membres nous accordent leur confiance. Ce qui implique que nous ayons besoin d’avoir un certain niveau de connaissances. Nous ne nous contentons pas de verser le salaire. Nous ne sommes pas non plus les gestionnaires de leurs projets, car ce sont les membres qui gèrent leur façon d’exercer leur métier. Nous avons vraiment un rôle de soutien, c’est pourquoi l’empathie est importante. Mais nous avons aussi besoin de connaissances spécialisées, que nous obtenons par des formations internes. Beaucoup l’oublient mais Smart c’est un vrai moyen alternatif pour entreprendre. Le modèle d’entreprise est atypique, nous suivons le cadre légal général mais aussi les règles propres à Smart. C’est ce qui rend ce travail unique. Oui, c’est vraiment extraordinaire de travailler pour Smart.»

Elle qualifie son équipe d’empathique, créative, festive et conviviale. Et ce, pas seulement dans les bureaux de Gand, mais aussi pendant l’assemblée générale et lors des autres moments de formation partagés ensemble. Sarah n’a pas rejoint une équipe fixe dès le début. C’est pourquoi elle est tout particulièrement ravie de faire aujourd’hui réellement partie d’un groupe soudé et des liens d’amitié qu’elle a noués avec ses collègues.

Encore 100 ans

Pour terminer, nous lui demandons ce qu’elle souhaite pour Smart. La réponse ne se fait pas attendre: «Une appli Smart! Ce serait génial! Et encore 100 belles années à venir.»

 

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